Sud Arménien & Karabagh
Quelques coups de sonnettes retentissent, réveillés depuis quelques minutes, la nuit noir encore présente : C'est ainsi que débute notre voyage vers l'Arménie du sud et le Karabagh. Après avoir descendu les marches de l'escalier, nous rejoignons Édouard accompagné de deux taxis. Les voitures démarrent et nous parcours Erevan encore endormi. Les passants se font rares et après quelques kilomètres dans la ville, nous faisons halte dans une rue. Un petit bus nous attend et Benoit, Charles, Ronan et moi-même sommes les premiers à le remplir. Encore à moitié endormi, des vagues successives font monter une douzaine de personnes. Les saluant d'un geste ou d'un mot, nos connaissances sur les voyageurs restent mince. Le bus plein démarre toujours par nuit noir. Peu à peu la civilisation s'efface pour laisser place progressivement à des petites bicoques puis aux steppes. Le bus avance avec toujours à son bord des passagers silencieux et assoupis. Une première petite pause dans un petit village le temps de prendre à la volée un café sans arrêter le moteur et nous repartons. Le voile obscure s'estompe et nous apercevons l'Ararat, le mont arméno-turc, symbole fort d'un passé encore très présent dans les mémoires. Le sommeil me saisit encore mais les secousses du bus me réveillent à chaque fois dans un paysage différent. Nous arrivons enfin, pour notre première escale. Il s'agit de Noravank, ancien église arménienne situé dans un décors majestueux taillé dans une pierre orangée. Les premiers regards et paroles s'échangent avec nos compagnons de voyage. La plupart d'entre eux sont américains issus de la diaspora arménienne. Le périple s'annonce long et nous continuons à nous enfoncer dans l'Arménie profonde. Le prochaine objectif est Tatev, avec son relief, son téléphérique fraîchement fini ou encore ses catacombes où Charles apprécie s'y perdre. Non loin un restaurant à ciel ouvert, des khorovadz (brochettes de viandes), un peu de légumes et de la vodka nous attendent (Fabrication artisanale à tout les niveaux, les arbres fruités pour la vodka, les pierres pour la petite cuisine et le four, le bois pour le mobilier et le potager pour les légumes : belle complémentarité). Après avoir goûter aux plats qui se sont succédés, pour digérer et dessaouler des 8 shooter de vodka que chacun à ingurgiter, chauffeur compris, nous continuons notre voyage par des chemins peu usités et vide de vie. Ça limitera les dégâts. Les minutes passent et on se retrouve perdu au milieu de nul part. 12 vaches, un berger et un bon milliers de roches posées aléatoirement et percées de trous, trous qui soit disant permettent d'apercevoir et d'identifier les étoiles. Mais j'en doute quelques peu, vu la taille de ces derniers. Peu importe, on demande notre chemin au berger et nous voilà sur le chemin du retour. On revient à Yerevan comme on est parti : fatigué, endormi et par nuit noire.