dimanche 19 février 2012

Yerevan sous  40cm

Une ville qui a l'ordinaire pourrait passer pour occidentale, par –1°C annoncé (mais -10°C ressenti) et 40 cm de neige affiche un nouveau visage. La brutalité des bâtiments ainsi que celle des statues dans leur manteau blanc, exhume un passé pas si lointain. Le domination soviétique dans un tel décor reprend vie.
Les 10cm de glace et de neige recouvrant les routes ne semblent déranger personne comme si c'en était devenu une évidence en période hivernale. Les veilles femmes qui balaient les rues et les trottoirs d'ordinaire, ont été remplacées par des jeunes hommes quelques peu plus vigoureux mais pas pour autant plus efficace. Les moyens mis en place restent dérisoire et les 8 camions remplis de sables ne viennent pas à bout des intempéries hebdomadaires que connait Yerevan ces dernières semaines. Ces derniers temps, le retour du ciel bleu ainsi que du soleil annonce des jours meilleurs qui inévitablement coïncident avec la reprise « des cours ». 




samedi 18 février 2012

Sud ArménienKarabagh

Quelques coups de sonnettes retentissent, réveillés depuis quelques minutes, la nuit noir encore présente : C'est ainsi que débute notre voyage vers l'Arménie du sud et le Karabagh. Après avoir descendu les marches de l'escalier, nous rejoignons Édouard accompagné de deux taxis. Les voitures démarrent et nous parcours Erevan encore endormi. Les passants se font rares et après quelques kilomètres dans la ville, nous faisons halte dans une rue. Un petit bus nous attend et Benoit, Charles, Ronan et moi-même sommes les premiers à le remplir. Encore à moitié endormi, des vagues successives font monter une douzaine de personnes. Les saluant d'un geste ou d'un mot, nos connaissances sur les voyageurs restent mince. Le bus plein démarre toujours par nuit noir. Peu à peu la civilisation s'efface pour laisser place progressivement à des petites bicoques puis aux steppes. Le bus avance avec toujours à son bord des passagers silencieux et assoupis. Une première petite pause dans un petit village le temps de prendre à la volée un café sans arrêter le moteur et nous repartons. Le voile obscure s'estompe et nous apercevons l'Ararat, le mont arméno-turc, symbole fort d'un passé encore très présent dans les mémoires. Le sommeil me saisit encore mais les secousses du bus me réveillent à chaque fois dans un paysage différent. Nous arrivons enfin, pour notre première escale. Il s'agit de Noravank, ancien église arménienne situé dans un décors majestueux taillé dans une pierre orangée. Les premiers regards et paroles s'échangent avec nos compagnons de voyage. La plupart d'entre eux sont américains issus de la diaspora arménienne. Le périple s'annonce long et nous continuons à nous enfoncer dans l'Arménie profonde. Le prochaine objectif est Tatev, avec son relief, son téléphérique fraîchement fini ou encore ses catacombes où Charles apprécie s'y perdre. Non loin un restaurant à ciel ouvert, des khorovadz (brochettes de viandes), un peu de légumes et de la vodka nous attendent (Fabrication artisanale à tout les niveaux, les arbres fruités pour la vodka, les pierres pour la petite cuisine et le four, le bois pour le mobilier et le potager pour les légumes : belle complémentarité). Après avoir goûter aux plats qui se sont succédés, pour digérer et dessaouler des 8 shooter de vodka que chacun à ingurgiter, chauffeur compris, nous continuons notre voyage par des chemins peu usités et vide de vie. Ça limitera les dégâts. Les minutes passent et on se retrouve perdu au milieu de nul part. 12 vaches, un berger et un bon milliers de roches posées aléatoirement et percées de trous, trous qui soit disant permettent d'apercevoir et d'identifier les étoiles. Mais j'en doute quelques peu, vu la taille de ces derniers. Peu importe, on demande notre chemin au berger et nous voilà sur le chemin du retour. On revient à Yerevan comme on est parti : fatigué, endormi et par nuit noire.








mardi 10 janvier 2012

1 Jour à Jermuk


         Jermuk en quelques mots, c'est un station thermale avec des moustachus taillés dans la pierre, une verdure d'automne ambrée, des papys anciens troubadours et cracheurs de feu qui offrent son shooter de vodka à 8h du matin avec une petit bout de fromage. C'est aussi un peu d'eau, vous me direz normal station thermale, ça permet donc d'avoir des lacs où le ciel s'y reflète parfaitement. C'est aussi des bons vieux gros bâtiments russes parfaitement intégrés dans le paysage avec la finesse qui leur est cher. C'est enfin un canyon creusé à même la pierre après des siècles de ruissellement. Sans oublier bien sûr, son crew de breaker(s) de la cascade (crew = groupe & breaker = danseur Hip-Hop). Un diamant brut qui ne demande qu'à être taillé.




1 Jour vers Jermuk


      Après un première journée à Jermuk, nous partons visiter les alentours. Une forêt domine Jermuk mais en prenant quelques peu de distance avec la ville un autre paysage s'offre à nous. Des steppes qui sont paysage fréquent en Arménie. Après quelques kilomètres, le long de l'unique route, nous rejoignons l' ancien aéroport de Jermuk, une vaste étendue de bitume, complètement vide de vie, hormis quelques touffes d'herbes qui arrivent à passer la fine couche de goudron. Très rassurant tout ça, mais vu la facilité d'accès, j'en déduis qu'il n'est plus en fonctionnement. Notre périple nous conduit ensuite comme à l'accoutumé à une église et qui à notre grand désarroi est fermée. Suivant toujours la route, nous rejoignons le village Dzakhapnyak. Paradoxe de nouveau, le village n'est pas constitué de petites maisons avec jardins, mais de grandes barres à 6 étages. Une grosse vingtaine de barre posées en plein milieu de rien : le plus petit grand ensemble de l'Arménie. Nous quittons de nouveau la civilisation, en empruntant un chemin quelques peu caillouteux. Un ancien bus scolaire sur la gauche et l'immensité des steppes remplisse le reste de ce panorama. Un village se dessine au loin : il s'agit de Kechut. Enfin un vrai petit village, nous croisons quelques habitants. Leur regard curieux et surpris nous font penser qu'ils n'ont pas souvent de la visite. Après avoir traversé le village, nous nous retrouvons face à un lac, l'occasion de se poser et de profiter du calme loin de l'agitation urbaine. Apparemment trop calme pour Charles qui a la bonne idée de donner un bain de boue à ses chaussures et par la même de les ensevelir dans la boue argileuse. Après un petit nettoyage et avoir cherché quelques sacs plastiques pour remplacer les chaussettes dévastées, on immortalise le moment par un petit cliché sur un bateau de pêcheur (désolé Charles). Le soleil se couche et nous retournons sur nos pas pour rejoindre notre hôtel. 




     Ah oui, j'avais oublié l'art si particulier qu'on les arméniens pour construire les clôtures, je vous laisse en juger par vous même.





mercredi 7 décembre 2011

57 Eglises & 1 Mosquée



      Je vous laisse apprécier les églises arméniennes (Geghard / Khor Virap / Echmiadzin Noravank / Tatev / Guymri /…) ainsi que la variété des paysages dans lesquels elles s'intègrent. Mes voyages m'ont mené à beaucoup d'entre elles. La religion dominante est le Christianisme (Chrétiens appartenant à l'Église apostolique autocéphale). Pour répondre aux 94% de croyants, une multitude d'églises couvre le territoire arménien. À l'inverse, les musulmans (0,5%) n'ont qu'une mosquée, la mosquée bleue en plein cœur d'Erevan

2ème Repas à la Mosquée 

  


      Après avoir retiré nos chaussures et apprécié les effluves de celles qui avaient déjà été quittées par leurs propriétaires, nous rentrons dans la mosquée. Les places sont rares et nous sillonnons les rangées de fidèles. Une fois assis, après quelques regards de biais, nous nous sentons enfin acceptés. Les lumières s'éteignent peu à peu et seul un néon éclaire encore le maître de cérémonie et son entourage.

     Un petit homme, portant un veston beige si sympathique, s'avance près de la tribune et s'élève au dessus des fidèles. Quelle stupéfaction de constater que ce même homme avait participé quelques jours auparavant dans notre maison à une soirée peu catholique. Les prières débutent et la voix de cet homme se fait entendre dans les moindres recoins de la mosquée. Après quelques minutes, mouvement de foule, tout le monde se lève et commence à battre la mesure sur sa poitrine dans le tempo donné par le petit homme. Les tambours humains raisonnent dans les murs. Peu à peu, la foule se dissocie en deux groupes et commence à tourner autour de nous et de quelques autres fidèles. Les prières s'alternant et se répondant, nous suivons avec intérêt la cérémonie. Les bruits assourdissants des mains sur les poitrines s'intensifient ainsi que les prières. Apparemment c'était la même choses dans la salle réservée aux femmes. Puis soudain la marche s'arrête, tout le monde se tait et s'assied. Des nappes se déroulent alors et des porteurs de riz parcourent les allées et nous distribuent des barquettes pour le repas. Ça me rappelle un peu les soirées bols de riz à l'école primaire.

     Quelque iraniens curieux nous questionnent sur notre nationalité et les raisons de notre séjour en Arménie. Ils semblent nous porter un certain intérêt. La mosquée se vide peu à peu et nous croisons des connaissances de l'université et du volley-ball. Il est déjà 23h. La soirée se termine et nous rentrons à la maison.